A Palavas la Royale Cuillé tient ses promesses
Publié le 4 Mai 2009
Le raseteur Ourtaka dans les cornes du roi Renoir à Palavas.
Les arènes de Palavas ne sont pas faites pour des courses camarguaises. Les gradins sont à une bonne hauteur au-dessus de la contrepiste. Les spectateurs se trouvent donc un peu perchés et n'ont pas comme à Lunel ou au Grau la même sensation de présence au niveau même de l'événement. Qui plus est les afeciouna qui vont souvent aux courses et donc prennent des générales et non des numérotées pour ne pas trop alourdir leur budget, se retrouvent perchés à partir du 6ème rang. Dimanche, à l'endroit où j'étais placé, le public était plutôt calme et réservé, rien à voir avec certaines figures du cru que l'on croise parfois et qui rappellent étrangement l'univers de Dubout. Difficile quand on se promène dans les allées des bodégas installées pour la féria de ne pas penser à l'artiste le plus célèbre du cru. Mais non, dimanche les choses allaient droit et chacun était bien à sa place sans marcher sur les pieds de son voisin ni faire du sans gêne !
Les danses et farandoles des arlésiennes du Velout Pescaluno accompagnées par un groupe de tambourinaires ont fait bonne figure. Puis la peña Gardounenque a pris le relais et la fièvre est montée d'un degré. Un groupe de cavaliers en grande tenue gardiane a donné de l'éclat à la capelado. Organisation impeccable, trop même, on regrette presque les improvisations ou les plans foireux à la Dubout !
Le soleil lui aussi a fait un bel effort en s'imposant face à un défilé inquiétant de nuages. Tout était donc en bonne place et les taureaux de Cuillé bien regaillardis depuis leur première sortie à Lunel ont fait fort. Puissants, charpentés, ils s'imposent et se démènent comme de beaux diables noirs. Rien ne leur fait peur, surtout pas les planches ni les raseteurs qu'ils savent dominer, tenir à distance ou poursuivre avec fracas jusqu'aux barrières. Ce sont les rois de la piste. Généreux et francs ils foncent, répondent souvent aux cites. Ils représentent fièrement la race des taureaux du Marquis de Baroncelli dont ils sont les derniers et seuls descendants.
J'en viens tout de suite à Renoir, sorti 6ème, en dernier, qu'on avait vu tout amaigri à Lunel et moins combattif qu'à son habitude. Requinqué en diable depuis, il s'est imposé en grand seigneur. Le raseteur Lahcene Outarka en sait quelque chose. Dès les premiers taureaux il a séduit le public et brillé par la qualité de ses actions. Avec Renoir tout avait bien commencé, mais au sortir d'un raset il se fait coincer aux planches, il est soulevé par le taureau dans le berceau des cornes et a bien failli mal finir son envolée. Par chance il s'en est tiré sans mal et le taureau, plutôt brave, a passé sa route sans se retourner pour s'acharner sur lui. Quel courage, quel sang-froid face au danger! Chapeau l'artiste! Mais prends garde à toi quand même, on tient trop à toi.
Enfin merci à Renoir qui a bien voulu situer ses exploits dans le bon angle de mon appareil photo!
Voici donc les exploits de l'intrépide Lahcène et de ses collègues face au roi Renoir.
Outarka et Allouani se préparent à affronter Renoir...
Allouani entreprend de beaux rasets qui s'achèvent avec fracas aux planches.
Martinez lui aussi s'active.
Jourdan s'approche des cornes de Renoir
Et puis voilà Outarka qui entre en scène avec détermination.
Allouani enchaine de beaux rasets.
Outarka fait son raset près de la barrière et va se faire attraper à la barrière.
Outarka se fait coincer une jambe.
et s'envole entre les cornes de Renoir !
Il retombe derrière Renoir, qui pas rancunier, lui tourne le dos et s'en va.
Une belle frayeur...
Martinez enchaine à son tour.
et s'envole aux planches, Renoir à ses trousses...
Allouani encore pour finir.
Renoir, vrai roi de Camargue, rentre au toril avec ses deux ficelles sous les ovations dela foule et carmen joué par la Gardounenque.
Renoir rentre au toril avec ses deux ficelles sous l'ovation de la foule et la musique de Carmen.