Les santons de Marius Chave dans la crèche de Plan d'Aups la Ste Baume.
Publié le 25 Janvier 2010
Les santons en terre cuite généreuse de Marius Chave respirent la Provence profonde.
Après le foid, la pluie, bref le mauvais temps de ce début janvier, il ne reste plus que quelques jours pour visiter les crèches d'église ou familiales avant la Chandeleur, date fatidique pour les santons condamnés au sommeil jusqu'à l'hiver prochain par sa majesté carnaval qui va prendre bientôt le relais.
La belle journée ensoleillée de jeudi dernier m' a encouragé à prendre la route en direction de la Ste Baume pour monter jusqu'à Plan d'Aups pour revoir les santons de Marius Chave dans la vieille église construite sur les vestiges d'un temple païen. J'avais découvert le lieu il y a déjà 10 ans. Rien n'a changé depuis et la crèche est en principe visible tous les jours pendant le temps calendal.
La crèche en tant que telle n'a rien d'exceptionnel. Une étable de bois maladroitement ouvragée, de taille trop petite, empêche de voir la tête de St Joseph qui du coup prend des airs de géant. Les santons sont disposés dans un relatif désordre et comme dirait mon ami Gui, créchiste amateur arlésien, à les voir entassés les uns près des autres en foule, on croirait assister à une manifestation de la CGT... Pas grave. La végétation présente tout autour évoque bien la Sainte Baume et la simplicité de l'ensemble demeure en harmonie avec ce lieu austère mais accueillant.
Les santons en terre cuite généreuse de Marius Chave, datés pour la plupart des années 1966 à 1975, sont sublimes et à travers eux c'est la Provence profonde des paysans de jadis qui prend corps et respire. Oui ses santons semblent respirer, vivre. Ils sont bien à leur place tout en haut de la Ste Baume dans ce paysage rude entre montagne et collines pas loin de la grotte où s'est réfugiée Marie-Madeleine, oui la même que celle vénérée aux Saintes Maries de la Mer, là où sur notre rivage échoua jadis l'embarcation des saintes femmes chassées de la Palestine d'alors. Une drôle d'histoire que celle de ces réfugiées palestiniennes chassées de leur pays et devenues Saintes chez nous. Pas sûr qu'aujourd'hui on les laisserait débarquer...
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