La fête de Beaulieu. (suite 10 )

Publié le 15 Septembre 2007

Adieu Yannick on t'aimait bien !


Dimanche 15 juillet, dernier jour de la fête. La tradition est à l'honneur avec la messe en provençal célébrée dans le cadre champêtre de la chapelle Notre Dame de Pitié située à l'écart du village. Avec son ancienne nef romane du XIème siècle, elle est un des plus anciens sanctuaires de la région voué au culte marial. C'était dans mon enfance le lieu de promenade préféré des habitants quand la garrigue qui la séparait du village n'était pas colonisée par l'implantation des villas individuelles qui mitent aujourd'hui le paysage. L'espace d'une messe nous voilà revenus aux temps anciens. Ce jour-là certains n'hésitent pas à sortir des armoires ou du grenier les habits et robes d'avant tandis que d'autres endossent le costume traditionnel des provençaux ou des arlésiennes. Tout ce petit monde avait pris place qui sur une grande charrette attelée à un magnifique cheval de trait, qui sur le plateau d'un tracteur, avec des ballots de paille servant de siège à tout ce beau monde. 
En fait la messe était une des dernières que célébrait le prêtre de la paroisse, appelé par son évèque, après 12 ans de présence à aller servir dans une autre communauté du département. Moment d'émotion donc car notre curé avait su tisser des liens d'amitié très forts avec tous les gens du village qu'ils soient dévots ou mécréants. A l'heure des discours,  des sanglots retenus étranglaient un peu les voix. Ce n'était pourtant pas la dernière messe, celle des adieux au village a eu lieu le 8 septembre, jour de fête de la chapelle pour célébrer la naissance de la Vierge Marie. J'y reviendrai. Mais en ce 15 juillet se retrouvaient sur les bancs, côte à côte, les paroissiens fidèles et les autres, qui sans être infidèles ne sont pas pour autant des piliers d'église. Notre curé profitait de cette rencontre festive pour vivre ensemble une dernière fois un de ces moments où tout le monde se retrouve et se rassemble autour de valeurs communes faites d'amitié , d'échange et de respect mutuel sinon fraternel. Alors la bénédiction des chevaux dans la pinède avec la prière du gardian et à la fin la Coupo Santo, c'était aussi la bénédiction de cette terre, de ce pays et de tous les gens qui y vivent. C'est bien de bénir les chevaux mais on ne bénira jamais assez la terre que nous habitons ne serait-ce que pour nous donner envie de la respecter un peu mieux, d'arrêter de la piller, de penser un peu à l'état dans lequel nous allons la laisser à nos enfants. Mais je reviens à la fête que je ne veux pas gacher, non, faisons la fête, oui, mais restons lucide. Adieu Yannick on t'aimait bien. 

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la chorale, regroupant des amateurs de chant provençal, s'installe dans la vieille nef romane
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Le président du comité des fêtes offre en cadeau au prêtre le maillot de la fête. L'office est terminé. Après la bénédiction finale, l'assistance applaudit longuement. Une façon de dire adieu et merci. L'émotion est forte. Les participants vivent un de ces moments fusionnels, où oubliant querelles et divisions ils se retrouvent unis et solidaires pour manifester leur attachement à celui qui a été proche d'eux, leur a parlé en ami sans jamais les juger. Je me souviens que dans son homélie, le prêtre a commenté le récit évangélique du bon samaritain portant secours à son prochain dans la souffrance. C'est le récit d'un homme blessé, d'une victime abandonnée par ses agresseurs au bord de la route dont le sort laissent indifférents un Sacrificateur et un Lévite ( pourtant très religieux). C'est un samaritain, homme de mauvaise réputation qui lui porte secours ! Quand le curé explique aussi clairement que les gens d'église ne sont pas forcément des gens de bien, on ne peut qu'applaudir ! Et les brebis galeuses si facilement montrées du doigt par certains bien pensants ont soudain chaud au coeur. Merci pour elles curé !


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Après la messe, avant la bénédiction des chevaux, un gardian, représentant de "La Nacioun Gardiano" dit la prière du gardian. tout autour les gens écoutent et font silence, les gardians lèvent leur trident vers le ciel en signe d'hommage.
A suivre..

 

Rédigé par Daniel

Publié dans #C'est la fête au village - 2006- 2007

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