Enfin voilà Thérèse Neveu
Publié le 19 Juin 2006
Cela faisait longtemps que je rêvais d'avoir un santon signé Thérèse Neveu, la célèbre santonnière d'Aubagne. Il y a maintenant deux ans de cela en fouillant sur l'internet j'ai fini par en trouver un, assez grand, de 25 cm représentant un de ces personnages familiers d'Aubagne qui ont fait la gloire de la santonnière. Marchant d'un bon pas avec son large chapeau noir à bords plats, sa coiffe, son panier et sa canne, c'est Margarido ou Virginie de Garlaban dont parle dans leurs livres Arnaud d'Agnel, Marie Mauron et tous les autres auteurs d'histoire des santons. Le visage de mon aubaganaise est fin avec des traits doux, pas de rides. Rien à voir avec le visage buriné que Paul Fouque a réservé à son modèle présenté ici hier. Pourtant, à les regarder de près ils ont un peu la même allure. Tous les deux sont en marche même si le mouvement est plus visible chez Fouque, davantage suggéré chez Neveu. Et même si le tablier est chez Neveu dans les tons de jaune, il n'est pas criard et les motifs des vêtements ne sont pas fleuris comme des reposoirs. Les couleurs restent discrètes et plutôt sombres comme celles des habits d'avant.
J'aime ces santons simples mais bien faits sans excès de détails qui évoquent avec réalisme un épisode concret de leur vie. Quand ils sont trop jolis avec des finitions au moindre détail près ce ne sont plus que des magnifiques sculptures à exposer en vitrines. Une beauté avec quelque chose d'irréel, coupé du concret de la vie ordinaire des jours banals. La beauté du santon c'est la vérité du personnage dans sa simplicité. C'est dans le décor de la crèche qu'il a sa palce naturelle, que son mouvement, son allure prennent un sens et qu'il devient beau car il raconte une histoire. Voilà, un santon est beau quand il livre un peu de son histoire, quand rien qu'à le voir il raconte un peu sa vie.