le monde secret des santons

Publié le 18 Juin 2006

Vous avez dû vous en rendre compte, depuis que je fais des photos avec un appareil reflex numérique, leur qualité sans être géniale s'est franchement améliorée. En utilisant la position réglage automatique, il faudrait être plus que nul pour louper ses clichés. Sur une table du jardin ou de la terrasse je me suis bricolé un studio mobile de plein air. Deux vieilles tuiles romaines envahies par les mousses et le lichen et deux parefeuilles sentant bon la terre cuite servent de décor quand ce n'est pas une nappe blanche usagée. J'ai ajouté depuis peu sur le côté un miroir cassé incliné pour renvoyer de la lumière et enlever l'ombre sur le visage, surtout celle des chapeaux. Je fais défiler mes santons sur cet assemblage et hop les voilà qui posent pour une série de photos. Mes santons deviennent de vrais stars en attendant l'hiver et la crèche.

Les voir en gros plan, souvent bien plus grands que nature, ça les rend plus attachants, j'ai l'impression de les redécouvrir, d'entrer un peu dans leur intimité, je les sens qui me parlent presque, je les sens vivre comme s'ils venaient juste de sortir des mains du santonnier. C'est en voyant les photos de ma crèche faites par Yves que j'ai compris que je pouvais par de telles images pénétrer un peu plus dans leur monde secret et m'initier peu à peu à ce qui les rend si vivants et si vrais, comprendre l'importance de tout ce qui se cache sous cette couche d'argile peinte

A tout seigneur, tout honneur, voici la star du jour, ma dernière acquisition dénichée grâce à l'internet, signée Paul Fouque, un santon de 20 cm représentant une femme de la campagne allant d'un pas décidé offrir à la nouvelle accouchée une poule vivante. En général la poule est portée pendue par les pattes serrées dans une main, ce qui laisse supposer que la bête a été tuée avant et servira pour faire du bouillon destiné à remettre d'applomb la jeune mère. Ici la poule est bien vivante dans un panier passé autour de son bras. Dans son autre main elle tient un parapluie rouge. Elle est habillée d'une coiffe mais ne porte pas de chapeau comme le santon de Thérèse Neveu, Marie de Garlaban, à laquelle elle ressemble. A noter les couleurs sobres des vêtements conformes au goût de l'époque. On est à mille lieues de certains santons d'aujourd'hui barbouillés de couleurs pétardes comme des quatorze juillet et plus fleuris qu'un jardin entier ne saurait en contenir, bref des santons qui n'ont pour moi de provençaux que le nom.

 

Rédigé par Daniel

Publié dans #crèches et santons

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