La crèche des Saintes Maries à l'heure de la fermeture.
Publié le 24 Février 2009
Oui bien sûr, j'ai pas pu me retenir, plus fort que moi, il a fallu que je retourne
encore une fois, la cinquième je crois, revoir cette crèche de plus près avant son démontage. Il y a tant de choses qui attirent l'oeil qu'on ne peut pas tout mémoriser en une seule
fois. Revenir, ça permet de retrouver les choses là où on les a laissées, de renouer le fil du discours interrompu, un peu comme dans un feuilleton à épisodes où on retrouve des personnages
devenus familiers, auprès desquels on a envie de s'attarder davantage, entrer un peu plus dans l'intimité de leur vie, de leurs soucis, de leurs joies, de leurs vies. Pour un peu, ces santons
sont tellement vivants qu'on les prendrait pour des vrais gens auxquels il ne manquerait que la parole! A chaque nouvelle visite, on se sent de plus en plus proche de ce village et de ses
habitants. Pour un peu on s'y verrait bien dedans. Il faut dire qu'il y a tant de vie et de mouvement dans cette crèche qu'il n'y a pas un seul petit morceau d'espace qui ne raconte une histoire,
un tableau, une scène, un moment unique de vie tout droit sorti de nos campagnes d'autrefois. La Provence d'Arlette Bertello est bien celle des Giono et des Marie Mauron. La poésie qui
se dégage de sa vision des choses est bien celle qu'on trouve dans l'oeuvre de Mistral et son poème Mireille. Les clichés n'ont pas leur place ici et la présence de champs
de lavande n'est pas anecdotique mais illustre bien au contraire la vie difficile des paysans d'autrefois.
C'est à regret bien sûr que je suis venu le dernier jour faire encore quelques photos avant que tout ne soit enlevé pièce par pièce, emballé et rangé soigneusement jusqu'à l'automne
prochain. Arlette Bertello en étalant cartons et emballages divers a bien sûr un gros pincement au coeur, mais voilà il faut bien se résoudre à défaire tout cet ensemble harmonieux si
minutieusement mis en place au prix d'efforts et de nombreuses heures de travail. Et il faut encore faire l'effort et passer des heures à tout défaire, archiver, ranger soigneusement. Je me
souviens que ma grand'mère me disait quand elle devait démailler un ouvrage de tricot: "faire et défaire c'est toujours travailler".
Mais à l'heure du démontage Arlette pense déjà à ses nouveaux projets. Améliorations, scènes nouvelles, aggrandissements, voilà autant de projets qui annoncent le prochain cru, toujours plus
beau, plus abouti, plus explicite. La crèche 2008 n'est pas encore retournée dans ses cartons que déjà celle de 2009 se construit dans la tête et l'imagination créatrice d'Arlette. Henri Vezolles
prépare dans son atelier d'Arles de futures pièces uniques, des nouvelles scènes de vie qu'il va modeler de ses doigts dans l'argile et que décorera ensuite Arlette. Ainsi d'une chose à l'autre,
d'une étape à l'autre, c'est pratiquement toute l'année que la crèche des Saintes est en cours de préparation ou de réalisation. Alors si la crèche 2008 n'est plus, vive la crèche 2009 !












