La victoire d'Allouani, le sacre de Camarina et le triomphe de Poujol

Publié le 17 Octobre 2008



L'amphithéâtre romain en a vu d'autres et résonne encore de la gloire des vainqueurs de jadis tandis que l'odeur du sang des vaincus traine encore dans les sombres couloirs aux murs épais, aux escaliers raides qui mènent aux vomitoires. Aujourd'hui, 20 siècles plus tard, le peuple de la bouvine est là. Le temps d'un après-midi ensoleillé d'automne, taureaux noirs et raseteurs blancs réconcilient les deux camargue que sépare le Rhône, la provençale et la languedocienne.
Les afeciouna sont là, enfin presque tous. Il y a quelques endroits vides tout en haut des gradins. il est vrai que payer 17euros la place pour n'avoir qu'une vue d'ensemble et lointaine sur la course ça fait hésiter certains. Tout en bas les places sont chères. Mais tout est loué, pris d'assaut, la passion n'a pas de prix.
La finale des As, c'est la grande fête qui réconcilie tout le peuple de la bouvine. Ici on ne risque pas de siffler la Marseillaise. Notre hymne national camarguais c'est la Coupo Santo. On l'écoute debout, en silence, avec émotion, chapeau bas bien sûr, quasi religieusement et on applaudit à la fin même si le speaker annonce qu'il ne faut pas car c'est pas un chant mais un hymne. D'ailleurs cette année elle était chantée par une voix féminine et ce n'était pas du goût de tous car c'est tout le monde qui la chante sinon personne. Notre fierté camarguaise se porte bien des deux côtés du Rhône. Notre identité commune s'est forgée autour du taureau depuis la nuit des temps. Dimanche Camarina, seigneur de Provence, biou d'Or de l'année pour la 3ème fois a prouvé encore une fois qu'il était bien de la race des dieux du pays de Camargue. Hadrien Poujol lui a rendu les plus beaux des honneurs avec ses rasets de grande classe. Camarina l'a gratifié à son tour d'une envolée à ses trousses, sautant derrière lui d'un même élan complice en contrepiste par dessus les barrières. A ce moment-là ils sont entrés tous deux dans l'Olympe de la bouvine. Leurs noms sont désormais liés en un pacte héroïque fait de courage et de bravoure. Ils ont vaincu l'arène et volé la gloire au plus auguste des empereurs romains. Normal qu'après ça, tout un peuple debout communie d'un même élan dans sa Coupo Santo.

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Camarina s'élance après Poujol et saute avec lui en contre piste.

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H. Poujol qui ne s'attendait pas à l'envolée de Camarina à ses trousses, tombe en contrepiste mais rebondit aussitôt en piste. Il traverse les arènes en vainqueur, sans blessure, la foule l'acclame. Il triomphe.

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Un supporter, ami, manadier ou gardian le réconforte.

Rédigé par Daniel

Publié dans #Taureaux et raseteurs saison 2008

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