Les reposoirs de la Semaine Sainte

Publié le 6 Avril 2007

Nous sommes bien loin en ces jours de la joie qui entoure la naissance de Jésus dans la nuit du 24 décembre. Au moment où partout dans le monde on célèbre la Passion du Christ, on comprend mieux pourquoi dans certaines crèches d'église notamment, une croix est déjà présente au loin dans le paysage, placée en haut d'une colline pour évoquer déjà ce que sera le sacrifice de Jésus. Certains enfants-Jésus en cire sont parfois représentés avec une petite croix dorée attachée en pendantif autour du cou ou sur la poitrine.

Enfant, je n'aimais pas ces situations qui venaient assombrir soudain la joie de Noël. la joie éprouvée à entendre les cloches sonnant à la volée au matin de Pâques n'a pas la même puissance émotive. Elle évoque le retour de la vie au printemps, les fleurs du printemps qui s'épanouissent dans une nature renaissante.

Plus tard, devenu pensionnaire d'une école religieuse, au matin du Vendredi Saint nous allions faire les visites des reposoirs dans les églises proches. Je me souviens de ces autels richement décorés de tentures, de grands bouquets de fleurs, de ces nappes bordées de grands motifs en dentelle, de ces parures d'autel aux motifs brodés de fil d'or. Toutes ces scènes, illuminées par de grand candélabres, étaient aussi impressionnantes qu'un décor d'opéra ou qu'un tableau de maître.

Au musée départemental d'art sacré de Pont-Saint-Esprit on peut voir sous un globe de verre protecteur, un Enfant-Jésus en cire, couché dans un lit décoré de fleurs d'oranger avec une croix à son cou. Une photo est présente dans le livre de Régis Bertrand, déjà cité, "Crèches et santons de Provence", éditions A. Barthélemy, page 20. L'historien explique comment s'est développé le culte de l'Enfant-Jésus au XVIIème siècle, sous l'influence du mouvement des Oratoriens et de la Contre-Réforme. L'auteur cite le cardinal Pierre de Bérulle, fondateur de la congrégation de l'Oratoire : "Il y a deux états de singulier abaissement à adorer, à admirer et à imiter au fils de Dieu; l'un en sa Naissance, l'autre en sa Mort; l'un en l'Enfance,l'autre en la Passion...".

Voici en photo, l'Enfant-Jésus exposé l'hiver dernier à Séguret qui appartient à l'église de Séguret. Il n'y a pas de croix attachée à son cou, mais un ruban blanc accroché à sa ceinture est disposé, volontairement ou pour une raison esthétique, en forme de croix.

 

Rédigé par Daniel

Publié dans #lou santonejaire

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L
Je devrais venir ici plus souvent, ami Daniel, c'est instructif  et reposant pour les sens et l'Esprit ... Pâques est une grande fête . Ce n'est pas la même joie que celle qui se manifeste la Nuit de Noël ... Non, c'est lié au jour prometteur de renouveau ... Pâques est intimement liée à la Résurrection ... A ce triomphe sur la Mort ( Hivernale) , à ce retour à la Vie  ( Ce Printemps...) Bien Amicalement  et Bonnes Pâques ami Daniel Farfadet
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D
Bonjour et merci Farfadet, pour toi aussi joyeuses Pâques ! et n'oublie d emettre des oeufs en chocolat dans ton jardin pour les enfants. Je le fais pour les enfants de mon voisin...