Les santons s'endorment à la Chandeleur...

Alors que Noël est passé depuis belle lurette, que les vacances dites de Février commencent, qu'il y a de la neige, de l'air glacial, que sa majesté carnaval pointe à nouveau son nez, que nos écrans de télé, d'ordinateur et autres portables connectés déversent un flot continu d'informations rarement réjouissantes à l'exception des jeux olympiques, depuis quelques jours, ici et là, dans nos maisons ou nos églises les crèches sont retirées.

Le 2 février clôt la période calendale avec la fête chrétienne de la Présentation de Jésus au Temple, et c'est à regret qu'il faut alors défaire et même parfois détruire ces décors et paysages aménagés avec amour et passion pour le bonheur de nos santons et le nôtre aussi !

Pourtant il en a fallu  des heures et aussi je ne sais combien de journées passées à préparer, concevoir, rechercher, installer, assembler ce qui fait l'univers merveilleux d'une crèche, de son histoire, où l'on met tout notre cœur, où l'on raconte notre propre histoire avec nos souvenirs d'enfance, de nos familles, des ancêtres, qui représente tout un monde  et dont il faut maintenant se détacher, retirer de la vue,  en libérant les espaces occupés qui soudain semblent bien froids et vides.

Mais voilà, l'art de la crèche est par définition éphémère. Il faut donc défaire pour mieux refaire dans quelques mois quand l'automne et l'hiver reviendront, car nous savons qu'il est un temps pour tout, et comme le disait Elzéard Rougier, "les santons  sont des fleurs que l'on cueille en hiver "! Et les santons 'endorment à la Chandeleur...

Dernier regard sur la crèche de l'église de Castries, siège de notre paroisse dont Beaulieu dépend. Une crèche dans un décor végétal traditionnel entoure la sainte famille (grands santons en résine) et les rois mages sont en cire, richement vêtus et porteurs d'un encensoir, d'un flacon de parfum et d'une cassette de pièces d'or. Une crèche simple mais réussie dans une ambiance paisible et sereine qui incite au recueillement et à la prière.